Poésies

Dharma Poèmes

cvt_Dharma-Poemes_6593« L’étonnement quotidien dans le monde endormi
N’a pas de fin.
Les vibrations de l’instrument à cordes,
Une fois lancées, ne finissent jamais. » (p.17, Écrits sur le mur)

 

Le poète nous dit son incompréhension du monde, il nous pousse à nous poser cette même question qui le tracasse : que fais-je ici ? Existentialisme, mais à l’orientale, puisque comme le titre du recueil le suggère, c’est du dharma qu’il s’agit ici. « Ce que tu vois est un mirage » nous affirme Park Je-chun dans son poème « Gosan » (p.43).

Empreints de taoïsme, qui a savamment su se mélanger avec les théories bouddhiques pour créer la branche seon coréenne, dérivée du chan chinois et du zen japonais, les textes du recueil ouvrent des fenêtres sur le monde, sur la nature, les fleurs, les oiseaux, sur les cinq éléments constitutifs de notre monde : l’eau de la pluie et du ruisseau, le feu de la flamme, le bois de l’arbre, le métal de la cloche et de l’or, la terre du chemin. On retrouve aussi la bipolarité créatrice, l’homme et la femme, la vie et la mort. Des réalités aux yeux du poète qui retranscrit les choses telles qu’il les voit et pose tout haut les questions que l’on se formule tout bas.

« Ce qui était vivant a disparu quelque part ; ce qui était mort est revenu à la vie. Que veulent dire ces lettres dans le fond, aussi impénétrables que des hiéroglyphes ? » (p.23,« Incarnation précédente ».) Que veut dire ce monde et toutes les choses qu’il abrite et qui le composent ? Par la méditation et l’écriture poétique, tout est remis en question. Le problème est posé tel quel et la réponse surgit en silence.

Bien qu’ils prétendent que c’est de la poésie, ces souvenirs deviennent des poèmes ou des déchets en fonction de qui les lit. Ce soir, je tolère une triste mais extatique fantaisie, imaginant que vous faites de ce griffonnage un poème. » (p.48,« Jeu d’imagination ».)


DHARMA POÈMES
DE PARK JE-CHUN
Traduit du coréen par Ko Chan-soo et Antoine Coppola. Illustration de couverture : Park Jin-o
Sombres Rets, 80 pages, 10 €.

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